Salut les métalleux !!!
Les mordus de la barrière les croisent systématiquement durant les concerts. Leur travail s'étale à longueur de webzine ou de mag. On les reconnait à leur gilet fluo. Ce sont les photographes officiels du HELLFEST.
Armés de leurs appareils, ils fixent des instantanés clissonnais pour notre plus grand plaisir. Nous avons contacté pour vous Andrey, qui a eu l'opportunité d'exercer ses talents lors de la précédente édition. Entretien...
=> As usual, this interview is available in english here! <=
Bonjour. Avant tout merci de participer à cette série d’interview.
Peux-tu tout d’abord te présenter ?
Bonjour à vous aussi ! Je m'appelle Andrey Kalinovsky (alias CSAOH), j'ai 24 ans, et mon "vrai" boulot est dans l'informatique, la photo et la musique étant pour moi essentiellement des passions (chères). Je fais des photos pour le webzine Pelecanus, et occasionnellement pour Mowno.
Comment es-tu venu à la photographie (en tant que hobby, puis professionnellement) ?
Je me suis mis à la photo quand j'avais 17 ans, juste par curiosité. Je me suis acheté un petit appareil, j'ai trifouillé les réglages, ça m'a plu. Un an plus tard, on m'a offert mon premier reflex, puis j'ai décidé de le prendre avec moi en concert. Vu que j'écoute pas mal de trucs obscurs, il ne s'agissait jamais de très gros concerts, j'ai donc pu entrer avec mon appareil à chaque fois, et me faire la main sur pas mal de groupes. De plus, plus une scène musicale est obscure, plus tout le monde se connait; ainsi en 2011, alors que j'allais voir Neurosis et Amenra à Paris, j'ai appris que suite à un désistement, les gens de chez Pelecanus cherchaient quelqu'un pour couvrir le show. Je me suis proposé, ça a marché, et je me suis donc retrouvé dans leurs rangs.
Quels sont tes sujets de prédilection (mis à part la photo de concert) ?
J'aime beaucoup les paysages et les photos de voyages, mais je dois avouer que la photo de concert est de loin le domaine que je maîtrise le mieux. Ca fait quelque temps aussi que j'essaye de me mettre aux portraits, mais c'est pas évident de réussir à guider les modèles. En concert, tu n'as pas ce souci: les mecs font leur show, et toi tu essayes juste de rester discret.
Comment as-tu intégré l’équipe de photographes accrédités au HELLFEST ?
En 2012, alors que je bossais avec eux depuis même pas un an, le redac en chef de Pelecanus m'a demandé "hey, ça te dit de couvrir le Hellfest ?" Evidemment que ça me disait ! J'ai donc sauté sur l'occasion, et ai réitéré l'expérience un an plus tard. Cette année je partais pour la même formule quand un ami (Gaël) m'a contacté en disant qu'il faisait partie des photographes officiels du fest et qu'il restait une place, si jamais ça m'intéressait. J'ai voulu tenter l'expérience, il a transmis ma candidature à l'orga, et ça a marché.
Comment ton travail s’organise-t-il sur le Fest ?
Quand je bosse pour Pelecanus, c'est assez simple: je suis le festival de façon tout à fait normale, sauf qu'au début de chaque concert qui m'intéresse, je fonce à l'entrée photographes, et je passe deux morceaux dans la fosse. Entre deux groupes, je trie un peu mes photos directement dans l'appareil, et je décharge le tout sur mon ordi le soir, en rentrant chez moi (j'ai de la chance, mes parents habitent pas très loin de Clisson).
Quand il s'agit de bosser pour le festival, c'est plus ardu: on a une liste d'artistes à couvrir impérativement, après avoir shooté l'un d'entre eux, je me rends dans le local de l'équipe photo, décharge les photos sur mon pc portable, en développe quelques unes et les envoie dans la foulée sur le site du Hellfest. Le reste du temps, je suis libre, mais on a aussi une liste d'endroits à shooter, donc ça ne laisse finalement pas des masses de temps. Pour le coup, c'est vraiment du boulot, et on finit par louper pas mal de groupes.
Comment prépares-tu ton séjour ?
Rien de très exotique: je vérifie juste que j'ai tout mon matos, que tout est bien rechargé, et que j'ai bien tous les chargeurs. Je me fais aussi évidemment une liste de trucs à shooter, par heures.
Sur quels critères choisis-tu les artistes que tu souhaites shooter (à supposer que tu aies le choix) ?
On a le choix, mais pas sur tout, tout d'abord parce que parfois on est plusieurs à vouloir couvrir un même artiste, mais aussi parce que si on doit shooter un groupe et développer les photos dans la foulée, on ne peut que très difficilement enchainer deux groupes d'affilée. Du coup, on fait quelques choix, mais on nous "impose" aussi quelques autres artistes. Pour moi, c'est priorité aux groupes que j'aime musicalement, comme ça je peux quand même profiter du show. Et même si je ne suis pas censé shooter un artiste, mais que j'en suis fan depuis des années, on me verra forcément dans les parages.
Question pour les spécialistes : quel matériel utilises-tu ?
Je ai pas un gros budget (et le fait de faire de la musique a coté n'aide pas vraiment), donc je me contente d'un Canon 7D (même si je vais très surement passer sur le 7D mkII dés qu'il sera dispo) et d'une série d'objectifs à focale fixe: Sigma 30mm f1.4, Canon 50mm f1.4 et Canon 85mm f1.8. J'ai aussi un Tamron 17-50mm f2.8 VC mais je ne l'utilise quasiment jamais. Je me retrouve donc très souvent à changer d'objectifs, mais je manque rarement de lumière.
La photo de concert s’effectue dans un environnement souvent peu éclairé (en tous cas avec des lumières changeantes) et avec pas mal de mouvement. Sur quels points techniques doit-on être particulièrement vigilant en concert?
Clairement, la vitesse d'ouverture et la mise au point. Une photo un peu sombre ou un peu trop granuleuse, ce n'est pas trop grave, une photo floue, c'est éliminatoire pour moi.
Quels artistes as-tu particulièrement apprécié de shooter, et pour quelles raisons ?
En général, j'aime bien quand ça bouge, saute, etc. Les années précédentes j'ai souvent squatté la Warzone quand j'avais rien à faire, je me suis bien éclaté sur Agnostic Front par exemple. Cette année, la Warzone était plus loin, et l'entrée photographe se trouvant tout au fond, j'avoue que je n'ai pas souvent eu le courage de traverser le public pour ça. J'ai cependant une autre passion: shooter du black metal, surtout quand les musiciens sont adeptes du corpse paint. God Seed l'année dernière, Gorgoroth cette année, c'était top.
En dehors de ce qui se passe sur scène, quels sont les sujets qui t’interpellent particulièrement pendant le fest ?
Les festivaliers. Tous les ans je m'éclate à prendre en photo les festivaliers aux déguisements les plus originaux ou drôles. Ca me permet de m'entrainer aux portraits, et c'est toujours des interactions géniales.
Arrives-tu à profiter un peu des concerts ? Y’a-t-il des shows qui t’ont particulièrement emballé ?
Je dois avouer que cette année j'ai loupé pas mal de trucs, mine de rien c'est vraiment un boulot qui prend beaucoup de temps. Mais j'ai quand même pu voir 2-3 concerts en entier. J'ai vraiment adoré Subrosa. Je n’en attendais pas grand chose, mais ils m'ont mis une claque inimaginable. C'est clairement l'un des meilleurs concerts que j'ai vu cette année. Godflesh aussi, toujours aussi bon. Contre toute attente, j'ai aussi bien aimé le concert de Black Sabbath, le fait d'être posé relax dans l'herbe en toute fin de festival en écoutant Paranoid, ça a quand même son effet.
Qu’est-ce qui d’après toi, fait la spécificité du HELLFEST ? (en tant que photographe, mais aussi en tant que participant)
J'adore l'ambiance de ce festival: les déguisements, le public, l’ambiance générale, super amicale et détendue. Je connais des gens qui n’apprécient pas tout ce coté délire autour du festival, mais pour moi c’est ce qui fait vraiment sa force, quasiment à chaque fois que je fais un festival ça me manque.
Y’a-t-il des artistes que tu rêves de shooter/voir au HELLFEST pour la prochaine édition ?
Tool !!! Je tuerais pour pouvoir les shooter. Sinon, un petit Deftones ne ferait pas de mal non plus, tiens, je les ai vu 3 fois, je ne m’en lasse jamais. Ghost aussi, l’année dernière je suis allé shooter Atari Teenage Riot qui jouaient en même temps, du coup j’ai quasiment tout loupé de leur set.
Nous arrivons au terme de cette interview. Je te laisse le mot de la fin. Quel message souhaites-tu transmettre à nos lecteurs ?
Rendez-vous en juin aux alentours de la Valley !
Un grand merci à Andrey, ainsi qu'à Gaël, grâce à qui cet entretien a eu lieu...
Un lien pour apprécier le travail d'Andrey sur le festival:
https://www.flickr.com/photos/jables42/sets/
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