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Hellband #57 Limp Bizkit

Publié le 26 Janvier 2015 par William Casasola in hellbands, Mainstage 01, Nu Metal, USA, Hellfest, 2015, Dimanche 21 Juin

Hellband #57 Limp Bizkit
Hellband #57 Limp Bizkit

Salut les metalleux !

 

Amis détracteurs, qui êtes les plus fidèles, cela fait maintenant un moment que je vous parle ici de néo-metal. Et vous savez déjà que le néo regroupe deux mouvances différentes qui s'opposent bien souvent : une première née de la fusion au début des années 1990, dans la volonté d'une musique lourde et sombre ; une seconde, plus tardive, née de l'étonnant mélange de la musique hip-hop et du rock. Tout cela, je l'ai déjà évoqué au sujet d'Hollywood Undead. Mais comment traduire cette évolution notable du néo-metal, autrement qu'en évoquant le mélange des multiples courants musicaux dans l'amérique des années 1990, allant du hip-hop de la west-coast au néo-metal le plus violent, en passant par le punk californien ou l'émergence des premiers DJ au sein de formations rock ? Car ce que vous ne savez peut être pas, amis détracteurs, c'est que cette évolution, cette transition du néo des débuts vers un rap-rock moderne, possède un nom et un visage. Et ce nom, c'est Limp Bizkit (pour biscuit mou, si c'est pas la classe). Symbole et pionnier du tournant hip-hop dans la musique metal, le groupe nous revient en 2015 armé d'un nouvel album à paraître prochainement, "Stampede of the Disco Elephants", qui s'annonce déjà comme un retour aux sources du genre. Amis détracteurs, lancez donc la playlist en bas de l'article, et prenez le temps de lire la chronique ; il se pourrait bien que vous changiez d'avis sur le néo-metal...

Jacksonville, Floride, 1994. Sur la côte ouest, Korn vient d'exploser les canons de la musique metal avec son premier album, produit par rien moins que Ross Robinson. A l'autre bout du territoire, Fred Durst, un jeune punk et fan de hip-hop (ça existe, même à l'époque), est pris d'une envie soudaine : monter un groupe de néo-metal, qui réunirait tous les styles présents sur les walkmans de la jeunesse américaine, et parcourir le monde en faisant de la scène. Il fonde donc un projet à l'aide de son ami bassiste, Sam Rivers, qui invite son cousin John Otto à s'occuper de la batterie. Le poste de guitariste est confié à Rob Waters, un ami commun de la formation, qui quittera néanmoins rapidement l'aventure après la mise en boite d'une première démo enregistrée sur cassette, "Mental Aquaducts". Il est très vite remplacé par le guitariste professionnel Terry Balsamo, qui ne supportera que peu de temps le caractère de sale gosse de Durst et s'en ira à son tour (il officie depuis auprès d'Amy Lee en tant que guitariste d'Evanescence, comme quoi...).

Pendant près de deux ans, le trio tourne à vide, compose à domicile, tandis que le frontman gagne sa vie en tant qu'artiste graffeur et tatoueur, et se désintéresse peu à peu de la musique. C'est toutefois par ce biais qu'il fait en 1995 une rencontre primordiale, qui changera la vie et l'avenir de la formation alors vouée à disparaitre : Fieldy, célèbre bassiste de Korn, vient se faire tatouer par Durst au lendemain d'un concert du groupe s'étant tenu à Jacksonville. Une amitié solide se forme entre les deux hommes au caractère bien trempé, et Durst remet un exemplaire de Mental Aquaducts au bassiste, visiblement impressionné par l'énergie qui s'en dégage. La démo est transmise en main propre à Ross Robinson, et la formation se remet à jouer accompagné d'un énième guitariste, Wes Borland. La relation entre le frontman et le nouveau venu est dès le départ explosive, le musicien manquant par deux fois d'être exclu, mais qu'importe ! S'illustrant d'autre part via la qualité de ses compositions, il devient rapidement l'âme du groupe, son compositeur et arrangeur principal, et s'affirme dès 1996 comme l'une des figures majeures du biscuit.

Ainsi formé, le quatuor part à l'assaut de la scène dans tout l'état de Floride, avant que Ross Robinson ne soit rappelé à leur bon souvenir et leur donne l'opportunité d'assurer la première partie de la tournée d'adieu d'House of Pain (ne pas traduire par boulangerie s.v.p.), aux côtés notamment du groupe de néo-metal Deftones. La tournée embrase les U.S., et impressionne le producteur qui offre à Limp Bizkit la possibilité d'enregistrer son premier album en signant chez Interscope. A l'issue de la tournée, Fred Durst demande donc à DJ Lethal, ancien DJ d'House of Pain, d'intégrer la formation, ce qu'il accepte. Le quintet entre en studio et fait le pari d'un album à la fois frais et violent. Pari gagné : en 1997, "Three Dollar Bill, Yall$" est une véritable bombe qui atteint rapidement la première place du billboard à sa sortie, fait flamber les ventes du label, et démocratise le groupe dans tout le territoire.

Et il faut dire qu'il y a de quoi ! Encore assez loin du tournant hip-hop qui sera pris avec l'album suivant, Three Dollar Bill est une perle de néo furieux, qui fait la part belle aux lignes de guitares sautillantes comme aux scratchs de platine de DJ Lethal qui apportent une couleur hip-hop marquée dans l'album. Mais ce qui marque l'auditeur, c'est avant tout le phrasé rap aigu et nasillard de Fred Durst (Leech, Nobody Loves Me), à la fois accrocheur et désagréable, curieux paradoxe de l'histoire du chant metal ; n'hésitant pas non plus à montrer ses qualités de screameur, rappelant parfois un Zack de la Rocha sous amphétamines (Counterfeit, Indigo Flow, et surtout le final explosif de la terrible Pollution). L'instrumental, jouant de nombreux samples empruntés à l'univers du hip-hop (citons pêle-mêle Suicidal Tendancies, Fat Boy ou encore Public Enemy rien que sur l'énorme Stuck), se fait parfois funk, parfois pop (le début de Faith, qui part néanmoins vite en déflagration), et rappelle souvent le néo torturé du groupe de Bakersfield (Stalemate). Ainsi, le disque est un album de qualité, jonglant entre hip-hop, punk, grunge, néo-metal, fusion ou funk-rock, toujours sous la houlette de la guitare discrète de Wes Borland, pour inviter toujours l'auditeur à sauter partout, où qu'il soit. Et s'il faut être honnête, je ne suis pas un grand fan du biscuit mou qui a suivi ; mais cet album, indéniablement, est un vrai coup de génie, original et novateur. Une belle petite bombe.

Face au succès de ce premier opus, le quintet embarque pour une tournée en compagnie de Korn sur tout le territoire américain, avant de retourner en studio pour offrir un successeur à Three Dollar Bill. Comment aller plus loin que le premier opus, après un tel succès ? Le parti-pris sera simple, risqué, mais payant : le premier disque n'avait de hip-hop que le phrasé de Fred Durst et les samples de DJ Lethal ; l'album suivant sera dominé par le hip-hop, alors en plein essor, sur chaque piste, sur chaque instrument. Et effectivement, lorsque sort l'album culte "Significant Other" en 1999, l'album fait un bruit monumental, s'écoulant à plus de quatorze millions d'exemplaires à travers le monde, et restant encore aujourd'hui le plus gros succès de la carrière du groupe. La guitare et la basse, souvent funky et discrètes, soulignent tel un sample la mélodie permettant au rap de Durst de prendre toute son ampleur. Et même ce phrasé, moins agressif que sur le premier album, moins nasillard, se rapproche de certains groupes de rap U.S. tels que Method Man (présent sur N 2 Gether Now), Cypress Hill ou encore Insane Clown Posse. Plus épuré, plus direct, mieux produit, l'album est porté par de nombreux tubes qui sortiront tous en single (confère le fameux triptyque Nookie/Break Stuff/Re-Arranged, temps fort du disque, groovy au possible). Et s'il reste encore des marques de la première vague de néo-metal (l'excellente Nobody Like You, sur laquelle apparait d'ailleurs Jonathan Davis), le disque semble plus sage, plus lisse, et semble surtout mieux convenir à une diffusion médiatique massive. Ainsi, bien que Significant Other fasse preuve de moins d'audace que son prédécesseur sur le plan musical, sortir un album aussi profondément marqué par le hip-hop en 1999 était un véritable risque à prendre : démocratisant le groupe dans le monde entier, il influencera la totalité de la seconde vague néo-metal, Linkin Park en tête. Le néo moderne était né.

"Ladies & gentlemen ! Introducing the Chocolate Starfish, and the Hot-Dog Flavored Water !". Significant Other était un essai marqué, restait à le transformer. Et le troisième opus de Limp Bizkit, paru en 2000, moins d'un an après son prédécesseur, semble au premier abord relever le défi. Proposant à l'auditeur le meilleur des deux mondes que représentaient les deux premier disques du groupe, "Chocolate Starfish and the Hot-Dog Flavoured Water" s'ouvre sur une intro aux sonorités électroniques inédites dans leur discographie, avant d'enchainer sur un déferlement néo-metal agressif et violent, accentué par un retour au rap nasillard de Fred Durst (Hot Dog). Néanmoins, l'instrumental se montre moins varié, moins funky et plus homogène que sur les deux premiers disques, plus calibré aussi, entre un néo classique mais efficace et des sonorités presque pop-rock. Fred Durst est donc encore une fois mis à l'honneur, et nous offre pour le coup une floppée de tubes internationaux, du groove puissant et entrainant de My Generation (je met au défi quiconque de ne pas se déhancher sur celle-ci) au succès interplanétaire que fut Take a Look Around, qui servira de bande-originale au deuxième film de la saga "Mission Impossible". Et ce que prouvent ces titres, c'est que Limp Bizkit, parallèlement à leur image de sale gosse qu'ils se plaisent à entretenir, a muri : la production est claire, sans emphase ni fioriture ; les mélodies vont droit au but, souvent minimalistes, faisant toujours mouche ; et l'ensemble, s'il ne prend pas beaucoup de risques, assoit la formation dans ce qu'elle sait faire de mieux : un néo efficace, teinté de rap-rock et de hip-hop énergique et vivant, venu des tréfonds de la jeunesse américaine.

Malheureusement, avec le succès vient le revers de la médaille : Wes Borland, trouvant le nouveau son de Limp Bizkit trop commercial et trop formaté pour être intéressant, ravive les tensions avec Fred Durst, et finit par quitter une première fois le groupe une première fois en 2001. Il fondera plusieurs projets musicaux avec son frère (Eat the Day, The Damning Well) avant de collaborer au sein du génialissime side-project de Maynard James Keenan, A Perfect Circle (l'un des meilleurs groupes qu'il m'ait été donné d'écouter, jetez-vous dessus, comme tout ce que fait Maynard d'ailleurs. Et puis c'est tout). Pour l'anecdote, Wesley refusera néanmoins d'intégrer à part entière le groupe susnommé, tout comme Nine Inch Nails (dont le poste de guitariste lui avait été proposé par Trent Reznor en personne), trop marqué par l'expérience Limp Bizkit pour entamer une autre carrière internationale avec un autre groupe.

De son côté, le biscuit tente d'essuyer la perte de son guitariste et principal compositeur en enregistrant un album de hip-hop sans guitare ; mais rien n'y fait, et les pistes sont jetées aux poubelles de l'histoire de la musique. Ainsi, Fred Durst fait appel à Mike Smith (Snot) pour remplacer son guitariste originel, change de logo pour l'occasion (exit le graffiti, place au logo design que vous pouvez observer ci-dessus), et retourne en studio pour enregistrer un quatrième opus, "Results May Vary", qui finit par sortir en septembre 2003. Et que se cache-t-il donc derrière cette nouvelle cette formation et cette hideuse pochette verte ? Premièrement, une plus grande importance des lignes de guitare : Mike Smith dispose d'un jeu fluide, efficace, et ne veut pas être mis en retrait comme l'était Borland (Re-Entry et son riff démoniaque évoquant Deftones et... Snot ; Eat You Alive et sa ligne presqu'hardcore). Ainsi, la basse s'efface peu à peu au profit de la guitare, ce qui éloigne le groupe du son néo influencé par Korn qu'on lui connaissait, pour tirer davantage vers un metal alternatif rappelant Godsmack ou Papa Roach. Durst, délaissant bien souvent le phrasé hip-hop qui avait fait sa réputation, fait un usage plus important du chant clair (Almost Over, Build a Bridge), et accentue encore le changement d'orientation musical du groupe pour quelque chose de plus accessible. Et si les lignes de guitare parfois jazz-rock de Mike Smith sont véritablement ingénieuses (Phenomenon, qui vaut l'écoute rien que pour les riffs de guitare), l'ensemble peine à fonctionner, et l'album est récrié par la critique, boudé par le public en comparaison avec les opus précédents. Néanmoins, ce qu'on retiendra particulièrement de cet opus, c'est la reprise du cultissime Behind Blue Eyes des Who, qui fit le tour du monde et devint dans certains pays plus connue que l'originale elle-même. Peu importe, donc, que l'album soit bon ou mauvais ; il leur a suffi d'un titre.

Après une énième tournée aux côtés de Korn, Mike Smith décide de quitter l'aventure pour permettre à Wes Borland de réintégrer la formation, ce qu'il finit par faire en aout 2004. Le groupe s'est éloigné, avec Results May Vary, du néo hip-hop qui avait sa réputation. Les musiciens le savent, et prennent conscience que les critiques de la presse spécialisée comme du public n'y sont probablement pas étrangères. Ainsi s'opère une volonté de retour aux sources sur le prochain album : il s'appellera "The Unquestionable Truth (Part 1)", sera conçu comme un hommage a Rage Against the Machine, et sortira sans bruit, sans publicité, sans diffusion médiatique. Et croyez-moi, ça fait du bien ! Lorsque la galette finit par sortir, en mai 2005, elle démontre l'incroyable étendue des capacités du groupe quand il décide de ne pas se caricaturer. Sur une durée particulièrement courte en regard du reste de leur discographie (moins d'une demi-heure), le disque est d'une violence rare, Wes Borland apparait, après avoir été formé par Reznor et Troy Van Leeuwen, au sommet de son art (The Truth ; et surtout cette assise rythmique démentielle dès l'introduction de Propaganda, qui court sur tout l'album... Wow). Fred Durst se fait également plaisir sans se cantonner à un seul style, utilise son chant clair, hurle souvent, rappe parfois, variant ses techniques diverses au sein de mêmes morceaux pour le plaisir des oreilles : mais ce qui marque principalement, c'est le retour en force de la basse et de la section rythmique au sein du groupe, qui témoigne d'un véritable savoir faire des musiciens, d'une prise de risque, d'une réelle remise en question. Le son est lourd, massif, carré, groovy, sur l'ensemble de la galette... une réussite totale, qui n'avait pas été atteinte à mon sens depuis le premier album. Et ça mes amis, surtout après les deux derniers albums, ça fait du bien ! Néanmoins, Wes Borland décide dès la diffusion de l'opus n'avoir plus rien à manger dans le biscuit, et décide de quitter le groupe une fois encore, déclarant dans les médias que sa décision est cette fois définitive. Le groupe se met en pause, pour une durée indéterminée, et d'aucuns parlent de la fin de Limp Bizkit.

La formation refait néanmoins parler d'elle quatre en plus tard, en 2008. Des photos circulent, montrant John Otto et Sam Rivers répéter en compagnie de Terry Balsamo, premier guitariste du groupe (enfin, deuxième, si l'on fait mention du rapide passage de Rob Waters). Les rumeurs vont bon train ; ce sera néanmoins sous la forme du line-up originel que le biscuit signera son grand retour, puisque 2009 est marqué par la réintégration de Wes Borland au sein de l'équipe (qui vient alors tout juste de finir un contrat en tant que musicien live pour Marilyn Manson). Ainsi, Limp Bizkit apparait au sein de plusieurs grands festivals, revient sur le devant de la scène ; Wesley annonce un retour en studio pour aout 2009 : il faudra néanmoins attendre l'été 2011 pour qu'apparaisse dans les bacs "Gold Cobra", le sixième opus du groupe. Si l'effort est salué par une partie de la critique spécialisée, mais le public peine à subir la morsure du cobra : l'introduction, aux sonorités électroniques, rappelle Chocolate Starfish et sent le réchauffé davantage qu'un retour aux sources ; et bien que la suite de l'album ose, par touches, s'éloigner du néo hip-hop cher au groupe pour aller vers un mix plus violent, parfois proche de l'indus' et même du thrash moderne (Shotgun ; mais surtout Bring it Back, l'un des morceaux les plus burnés composés par Borland, quoiqu'un peu décousu), la violence du groupe a perdu de sa superbe, et fait plus souvent l'effet d'un pétard mouillé que d'une déflagration ; d'autant plus que le chant de Fred Durst parait bien lisse, répétitif et en dehors de toute prise de risque, à l'exception de rares efforts screamés (Get a Life, l'un des rares morceaux de bravoure de l'album). L'album peine ainsi à convaincre en raison de son manque d'inventivité, ce qui se ressent sur les ventes. Le groupe est en pleine pente descendante, et la chute est d'autant plus douloureuse que DJ Lethal quitte le groupe en 2012 (un différend s'étant mal terminé, pour une histoire de drogues. Nous n'en saurons pas davantage : la drogue, c'est mal).

Limp Bizkit, amputé d'un membre, décide également de changer de label pour signer chez Cash Money Records (ironie du groupe ou signe prémonitoire ?), et sort rapidement un premier titre en featuring avec le rappeur Lil Wayne. Le featuring est sans grand intérêt, mais le titre présente un Limp Bizkit plutôt en forme, dans la lignée de Three Dollar Bill ; impression renforcée par la diffusion d'une reprise de Ministry. Ayant parvenu à susciter sinon l'attention, du moins la curiosité du public, le groupe annonce la sortie pour 2014 d'un septième album, "Stampede of the Disco Elephants", qui devrait ressembler à "ce que Gold Cobra avait de plus violent". L'album, à ce jour, n'est toujours pas sorti, et devrait voir le jour dans le courant de l'année ; et si la présence d'un voicoder de très mauvais gout sur le chant de Durst, dans le dernier single paru, a de quoi susciter l'inquiétude, le retour aux manettes de Ross Robinson, qui a par deux fois déjà réussi à relever la carrière d'un Korn égaré (si si, allez lire ma chronique, ce mec est impressionnant), laisse présager un album de qualité en même temps qu'un retour aux sources du néo-metal tant attendu par les fans. Attendons de voir, et jugeons sur pièce.

 

On ne va pas y aller par quatre chemins, Limp Bizkit est historiquement le responsable de toute la haine ayant été accumulée à l'encontre du néo-metal par les puristes des musiques extrêmes ces dix dernières années, et le groupe m'oblige ici à endosser le rôle de l'avocat du diable. Cependant, le plus fort est que ce qui suscite chez les uns la haine ou la moquerie, est précisément ce qui fait l'intérêt majeur du groupe, ce qui en fait encore aujourd'hui un grand parmi les pionniers du néo-metal : Un parti-pris résolument hip-hop, qui se traduit par un chant rappé nasillard de sale gosse et par divers samples et scratchs de platine de DJ, le tout mis en avant dans le mix, qui place la formation à l'extrême limite des définitions conventionnelles du metal. Mais Limp Bizkit, c'est aussi le talent de compositeur de Wes Borland, qu'il a su prouver maintes fois dans diverses formations, et qui sait ramener le hip-hop du frontman vers les terres les plus violentes et groovy du néo-metal, évoquant immanquablement les premiers albums de Korn, notamment en raison de la place qu'occupe la basse sautillante dans le son global. L'ensemble est donc un rap-rock parfois kitsch, souvent sautillant, toujours énergique et prêt à vous exploser en pleine gueule dans le but avoué de vous faire retrouver vos quinze balais.

 

Et aux fans de néo-metal (puisqu'il y en a aussi, et j'en profite pour saluer vos messages de soutien), le Hellfest nous gâte cette année au vu du nombre de pionniers du genre présents à l'affiche ! Alors si vous êtes parés pour un revival 90's du tonnerre, rendez-vous en survet' le dimanche sur la Mainstage 01 : il devrait y régner comme une ambiance de sale gosse...

 

Hellband #57 Limp Bizkit
Pays U.S.A.
Année de formation 1994
Distribution Interscope, Cash Money Records
Membres

Fred Durst (Chant)

Wes Borland (Guitare)

Sam Rivers (Basse)

John Otto (Batterie)

 

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